Hergé aurait été victime du HIV

Hergé aurait été victime du HIV
extrait du site lesoir.be du 22 mai 07

Le célèbre créateur de Tintin, né il y a tout juste 100 ans le 22 mai 1907, est peut-être mort en 1983 du sida innoculé lors de transfusions sanguines, a confié à titre d'hypothèse le biographe et tintinologue Philippe Goddin au Soir.


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intinologue diplômé, Philippe Goddin a fait ses classes à la Fondation Hergé, l'ancêtre des actuels Studios Hergé. Il brosse aujourd'hui les derniers traits de la biographie officielle d'Hergé, dont la publication est prévue en octobre. En avant-première, il nous fait part de quelques découvertes marquantes sur la vie du maître.

Le monde de Tintin souffre d'une réputation de misogynie en raison de l'absence de femmes ou de leur dimension caricaturale, à l'image de Bianca Castafiore. Certains sont allés jusqu'à fantasmer sur l'éventuelle homosexualité du héros et de son auteur. L'étude des notes et de la correspondance de Georges Remi dit Hergé révèle, tout au contraire, un homme très sensible au charme féminin et dont l'amour a été un moteur essentiel de la vie comme de l'oeuvre.

« Hergé était un introverti, souligne Philippe Goddin. Il ne se lâchait pas facilement. Derrière l'image un peu raide que le public avait de lui, se cachait un homme de chair et pas un être de pur esprit comme certains ont voulu le faire croire. En révélant combien les femmes ont compté dans sa vie, je ne cherche pas à briser son image mais à faire transparaître qu'il avait une réalité propre en dehors du monde de Tintin. La sexualité était évidemment totalement absente de son univers de bande dessinée mais cela ne signifiait pas pour autant que l'auteur était misogyne ou homosexuel ! Au contraire, dans ses notes, j'ai retrouvé quantité de filles qui avaient marqué son adolescence. Je pense notamment à la fille d'une de ses voisines, Jeanne la Congolaise. Il avouera même qu'il n'était pas fier de l'image qu'il aurait pu donner à ses parents s'ils avaient connu les détails de ses flirts. La légende rapportait aussi que l'abbé Wallez, directeur du journal Le Vingtième Siècle, où travaillait Hergé à ses débuts, lui aurait mis Germaine, sa secrétaire, dans les bras. En réalité, Hergé l'avait rencontrée en 1927. C'est lui qui l'avait fait entrer au journal. Germaine était une jolie femme avec un côté inaccessible. Il lui écrit qu'il l'aime pour son corps et pour son innocence face aux problèmes de la chair. Il l'idéalisait et la jalousait. »

Le mariage avec Germaine s'est mis à battre de l'aile après la guerre. « Il dit alors aimer d'autres femmes, complètement, entièrement, follement. Il déclare avoir soif de découvrir les êtres, les corps. » Il aura pas mal d'aventures extraconjugales, jusqu'à ce qu'il croise le regard de Fanny, qui sera sa deuxième épouse...

«  A la Libération, explique Philippe Goddin, Hergé a été victime d'une crise de surmenage. Il avait mené de front les nouvelles aventures de Tintin dans Le Soir volé, la mise en couleur des anciens albums, une bagarre avec Raymond Leblanc pour la maîtrise artistique du journal Tintin... Enfin, il y avait les premiers pépins physiques. Cet accès de dépression l'a poussé à couper avec tout. Il a trompé Germaine tout en étant affolé de ce qu'il faisait. Il n'était pas du tout mûr pour une rupture... Avec Fanny, qui débutait comme coloriste aux Studios Hergé, on a parlé de la rencontre entre le démon de midi et une intrigante cherchant à séduire son patron. Pas du tout ! Ils ont énormément souffert l'un et l'autre avant de concrétiser leur amour. Hergé en a fait des cauchemars blancs tant cela remettait en question son idéal de pureté qu'il sublimera dans Tintin au Tibet. Fanny n'était pas une aventure mais un choix de vie. »

Autour de la quarantaine, Hergé s'est détaché de Tintin avant de se réconcilier avec lui sur la fin. « A un moment donné, Hergé et Tintin ont commencé à marcher sur des chemins parallèles mais sans jamais se perdre tout à fait de vue, résume Philippe Goddin. Hergé a parfois boudé son héros. Il a pu tergiverser sur la suite à donner à ses aventures mais n'a jamais fait d'album à contrecoeur. Même si à partir de 1958, Tintin n'est plus son reflet, il va continuer à lui écrire des histoires. La mort l'empêchera de terminer L'Alph-Art. Dommage : le scénario était bourré de personnages féminins pleins d'esprit et aurait contribué à effacer l'image misogyne de la série. »

Hergé apparaissait aussi comme un homme désintéressé des choses financières. Goddin a observé à travers ses archives qu'il pouvait se révéler redoutable en affaires : « Avant la guerre, il ne gagnait pas beaucoup d'argent, alors qu'il avait renoncé à tout pour assurer le succès de Tintin. A partir de 1946, le journal Tintin a marqué le début d'une spirale ininterrompue de succès et Hergé s'est transformé en homme d'affaires non pour augmenter ses profits mais pour rester maître du destin de ses personnages. Pour avoir son mot à dire dans la gestion du journal et de l'image de Tintin, il a exigé et obtenu de devenir actionnaire des Editions du Lombard. »

Des biographes précédents comme Assouline ou Peeters ont accordé une place prépondérante à la période de l'Occupation pendant laquelle Hergé a travaillé pour Le Soir, soumis à la censure allemande. Philippe Goddin y consacre plusieurs chapitres avec sa vision des choses : « Hergé ne déçoit pas au plan créatif et artistique. Mais il a mal perçu les enjeux et les implications de ses actes. Dans son esprit, il n'était pas gênant de voir un Tintin innocent dans un quotidien de propagande comme Le Soir volé. Il pensait rester un honnête homme en ne donnant pas de gages à l'ennemi et en apportant de l'évasion aux lecteurs qui ne l'achetaient pas pour les articles nauséabonds mais pour les horaires de distribution des tickets de rationnement. Il n'a pas été condamné par la justice mais s'est fait de vrais ennemis. Et il reste le faux pas du juif Blumenstein de L'Etoile mystérieuse... »

Après la guerre, Hergé s'entourera de nombreux collaborateurs, au dessin comme au scénario. Mais pour Philippe Goddin, Tintin ne lui a jamais échappé : « Greg, le père d'Achille Talon, ira le plus loin en écrivant à la demande d'Hergé le scénario clé sur porte de Tintin et le Thermozéro. Hergé estimera finalement qu'il n'y avait pas assez de lui-même dans cette histoire et renoncera à la dessiner. C'est la preuve par l'absurde qu'il fallait qu'il s'approprie une idée et qu'il puisse la digérer à sa manière pour que cela débouche sur une nouvelle aventure de Tintin. Son héros ne pouvait pas exister sans lui. Tous les scénarios sont à plus de 80 % de sa main. Et pour ce qui concerne le dessin, c'est pareil, sauf dans Les Picaros et dans la version modernisée de L'Ile noire, les deux albums les plus critiqués !  »

COUVREUR,DANIEL

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Il était une fois un 14 Août ...
Christophe ARLESTON

Christophe Pelinq est né à Aix-en-Provence le 14 août 1953.   il fait ses études à l’école de journalisme de Marseille, (CTMC), dont il sort diplômé en 1987. 

Il fait ses débuts de scénariste BD pour le magazine Circus (Glénat), puis un premier album, Manie Swing, chez l'éditeur Alpen. Vient alors la rencontre avec Mourad BOUDGELLAL, qui vient de créer les editions Soleil. Les deux premières séries d’importance d'Arleston, Les Maîtres cartographes et Léo Loden, paraissent en 1992 aux éditions Soleil, bientôt suivies des trois tomes des Feux d'Askell. C’est en 1994 que sort le premier tome de sa série la plus connue:  Lanfeust de Troy. La réponse du public est immédiate, en quelques semaines l'album se positionne dans les meilleures ventes. La carrière de scénariste vedette d’Arleston démarre alors réellement aux yeux du public.  Il enchainera ensuite les séries à succès, tel « Troll de Troy », « Moréa », « Les naufragés d’Ythaq », "Sangre" …

Il a vendu à ce jour plus de douze millions d’albums de bande dessinée, dont la moitié sur la seule série Lanfeust.

Jirō TANIGUCHI

Naît le 14 août 1947 à Tottori, au Japon.
Enfant à la santé fragile, il passe beaucoup de temps à lire et à dessiner.
Il a publié d’incroyables histoires se basant sur la vie quotidienne, tel « Le journal de mon Père » en  1994, « Quartier Lointain » en 1998 ou encore « Le sommet des Dieux » (5 volumes).
En 2011, il est sacré Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
C’est Le 11 février 2017, âgé de 69 ans, que ce grand maitre mangaka nous quittera dans la plus douce discrétion…

René GOSCINNY

René GOSCINNY, né le 14 août 1926 à Paris et mort le 5 novembre 1977 à Paris.

Ecrivain, humoriste et scénariste de bande dessinée français, également réalisateur et scénariste de films, et journaliste. Il fut l'un des rédacteurs en chef de Pilote, alors l'un des principaux journaux français de bande dessinée.

Créateur d’Astérix, d’Iznogoud et du Petit Nicolas, scénariste de Lucky Luke durant une longue période, il est l’un des auteurs français les plus lus au monde : l’ensemble de son œuvre représente environ 500 millions d’ouvrages vendus.

Il a également permis la reconnaissance du métier à part entière de scénariste de bande dessinée qui n’existait pas avant lui.

René Goscinny a utilisé quelques pseudonymes comme « René Maldecq », « René Macaire », « Agostini », « Liliane d’Orsay ».

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